À l’orphelinat d’Hogar Shalom au Guatemala

Il est où le bonheur ? Il est où ?

Douze jours après leur retour d’un voyage humanitaire et culturel à Sumpango au Guatemala, qui s’est déroulé du 21 février au 10 mars 2024, j’ai rencontré 2 adolescents et 3 adultes. Ils avaient le cœur encore rempli d’émotions et de gratitude et la tête pleine d’images et de réflexions profondes à me partager.

Tous étaient d’accord avec cette phrase de l’organisatrice du voyage, Mme Mélanie Turgeon,  responsable de la Vie étudiante à la Polyvalente de Disraeli : « On va là pour donner, mais ça nous rapporte plus. » La réflexion de Marie Boudjack, élève de cinquième secondaire,  ralliait aussi les personnes rencontrées : « On les rendait heureux et ça nous rendait heureux. » Enrichissante expérience, plus qu’enrichissante ont ajouté Édouard Rousseau, élève de cinquième secondaire et l’accompagnatrice Mme Jessie Poulin, enseignante de français en cinquième secondaire. Voyage émouvant à plusieurs niveaux de renchérir Mme Nathalie Circé, enseignante de français en première secondaire. Reconnaissante d’avoir participé à cette aventure, elle remercie les jeunes de lui avoir permis de vivre celle-ci. 

Avant le voyage, un orphelinat ça n’existait que dans les films pour plusieurs élèves. Ils ont été surpris par la réalité de 30 jeunes de 8 à 17 ans qui se lèvent tous les jours à 4 h du matin parce qu’il y a du travail à faire.  Ces jeunes ne se plaignent jamais. Dans l’orphelinat : pas de cris, pas de bousculades que de la bienveillance ! 

Pour Marie, penser aux autres et s’organiser afin que les 28 membres du groupe québécois et les 35 résidents de l’orphelinat ne manquent pas de nourriture aux repas ni d’eau pour se laver a été un apprentissage. Elle appréhendait ne pas pouvoir travailler avec tout le monde. Jour après jour, elle a fait confiance et le tout s’est bien passé. Elle se sentait bien avec les Guatémaltèques qui ont les mêmes valeurs que celles de sa famille. « Je serais restée plus longtemps. »

Édouard, qui n’avait jamais pensé faire un voyage humanitaire, a aimé sortir de sa zone de confort. Il a adoré vivre plusieurs expériences pour la première fois dont la réalisation de travaux manuels. Il a apprécié l’ouverture, la discipline et le côté chaleureux des Guatémaltèques. Il a développé des liens avec les responsables du groupe de Sumpango : des jeunes adultes orphelins eux-mêmes. Au sein du groupe de la Polyvalente, de nouvelles amitiés sont nées. Il a appris sur lui-même : « Je suis capable de me débrouiller et d’être productif avec plusieurs personnes différentes. » Il a l’intention de retourner au Guatemala dans quelques années. Il aimerait revivre une expérience de voyage humanitaire. 

La vie de groupe et le mobilier domestique plutôt réduit de l’orphelinat a permis à l’ensemble des jeunes de se découvrir et de mieux connaître les autres : lavage de vaisselle de 58 personnes, et ce trois fois par jour, lavage des vêtements à la main. Qui plus est, les jeunes ont dû faire appel à leur ingéniosité pour remplacer les échelles manquantes, pour ranger les 28 paires de souliers à l’entrée du bâtiment principal. Ils ont découvert, entre autres, un mode de transport inusité pour les régimes de bananes et que de temps à autre, sous l’effet de la chaleur, le compost pouvait prendre en feu!

Une des accompagnatrices, Mme Nathalie n’oubliera pas de sitôt le repas québécois que les élèves de la Polyvalente de Disraeli ont préparé pour leurs hôtes. Celle qui a confectionné 522 boulettes de viande lors de cette activité était très contente du succès remporté par le ragoût de boulettes québécois et les fruits trempés dans la fondue au chocolat. Elle revoit la soixantaine de jeunes assis autour du feu se régalant de saucisses et de guimauves sur des chansons des Cowboys fringants jouées à la guitare. Que du bonheur ! Le match de soccer que les Guatémaltèques ont remporté facilement fut également un bon moment. 

Au fil des 18 jours de voyage, en sus des travaux agricoles et de construction à effectuer, le groupe a profité de visites culturelles : ascension du volcan Pacaya, excursion au site maya de Quirigua, découverte du fleuve Rio Dulce et des villes d’Antigua et de Livingston, passage dans un bidonville pour remettre des sacs de denrées alimentaires sèches apportés par les élèves.

À la veille du départ des Québécois, les 30 jeunes de l’orphelinat et les 300 élèves de l’école annexée ont comblé le groupe de visiteurs de nombreux câlins, de danses en habits traditionnels, de chants (dont l’hymne national du Guatemala), de cadeaux lors des deux cérémonies officielles organisées à leur intention.

De retour dans son quotidien, l’intention de Madame Jessie est de semer le bonheur au quotidien comme ils l’ont fait lors du voyage au Guatemala. « Mon regard sur notre bonheur collectif a changé. Beaucoup de jeunes de la Poly ne comprennent pas le choix des jeunes de vivre une expérience d’aide humanitaire : ils méconnaissent les réalités vécues ailleurs et surtout tout ce qu’on peut y découvrir et apprendre sur nous! » 

Rappelons que le voyage s’est organisé sur quinze mois et coûtait 2640 $ pour les jeunes et les accompagnatrices. Les jeunes ont suivi 15 cours d’espagnol de 30 minutes et le groupe s’est rencontré à de nombreuses reprises pour se préparer à ce périple.  La Polyvalente de Disraeli en était à sa troisième expérience d’organisation de voyage humanitaire. Il est à noter que Mme Jordane Lehoux, enseignante de mathématiques, accompagnait également le groupe. 

 

À propos Sylvie Veilleux

Vérifiez également

Sur la photo: Isabelle Roberge DG, et de droite à gauche : Marcelle Dubois, Julie Audet et André Chouinard

Le CERD célèbre des départs marquants : un hommage à Marcelle, Julie et André

Par Jean Boilard et l’aide de l’intelligence artificielle. Le Centre d’entraide de la région de …