L’industrie acéricole se doit d’éliminer le plomb contenu dans le sirop d’érable. En effet, depuis le 1er octobre 2014, la Californie exige que le sirop d’érable ne contienne pas plus de 11 parties par milliard (ppb) de plomb, faute de quoi il faudra afficher une mise en garde sur les produits de l’érable. Les sources de plomb qui contaminent le sirop doivent être supprimées d’ici 2020. Cette exigence californienne s’étend partout aux États-Unis où le Québec exporte 60 % de sa production. Les normes canadiennes concernant le sirop d’érable sont de 500 ppb. La Fédération des producteurs acéricoles du Québec s’est fixé une norme plus stricte d’un maximum de 250 ppb. L’écart demeure considérable et doit être comblé. L’enjeu majeur pour l’industrie concerne donc le volume des exportations, mais aussi l’image d’un produit pur, naturel et bon pour la santé.
D’où provient le plomb ?
Il émane des équipements de transformation : chalumeaux, chaudières, seaux, réservoirs, valves, évaporateurs, joints et soudures, pompes, unités de filtration, etc. Les alliages impliqués renferment parfois du plomb susceptible de migrer vers le sirop. Les analyses du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), montrent que les échantillons analysés contiennent de 10 à 60 parties par milliard de plomb. C’est peu, mais cela inquiète quand même Sébastien Sauvé, toxicologue à l’Université de Montréal, qui confiait aux animateurs de l’émission « L’épicerie » : « Il n’existe pas de seuil minimal de toxicité du plomb. Autrement dit, les aliments ne devraient simplement pas en contenir. »
Et le sirop local ?
Interrogée au sujet de ce dossier, Mme Nathalie Dumais de l’Érablière du Marais à Sainte-Praxède, nous confiait : « Nous on est certifié biologique, alors on n’avait pas le choix et on était déjà en train de se conformer. Pour nous, ça implique quelques dizaines de milliers de dollars d’investissements et les inspecteurs vérifient la qualité de nos équipements. Nos produits étaient déjà de grande qualité et le public continuera à être bien servi. »
Soyons clairs. Les produits de l’érable du Québec sont sains et respectent amplement les normes québécoises. C’est pour se conformer aux exigences américaines que les producteurs devront investir des dizaines de milliers de dollars, et rapidement. Mais ces investissements amélioreront le produit et son image, alors tout le monde y gagnera. Soulignons que, pour le moment, il n’y a pas de programme de compensation financière en place pour aider les producteurs à normaliser leurs installations.
Les acériculteurs du Québec et ceux de notre région relèvent déjà le défi et leur sirop n’en sera que meilleur. Ils maintiendront ainsi leur place de leader mondial dans cette industrie.
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