En ce début d’avril qui ressemble plus à une fin d’hiver qu’à un début de printemps, j’ai vu « Hochelaga » présenté par le Cinéma du lac. Quel bonheur de voir du cinéma pour le cœur et pour la paix. Aussi pour ouvrir l’esprit, qu’il soit Grand, Saint ou tout simplement mien.
Un film de François Girard qui fracasse le temps, qui plonge dans un trou archéologique pour en extirper les mémoires perdues, qui pose en offrande nos racines. Le cinéaste nous fait revivre des siècles d’Amérique. Il expose, sous nos pieds aveugles, la terre ancestrale des Autochtones qui la vénèrent et couvrent temps et espace d’incantations pour faire surgir la fraternité. Et celle des Français qui se l’approprient en patriotes, puis des Anglais qui la conquièrent et l’urbanisent. Cette terre, qui a bu le sang des affrontements verra, au pied du mont Royal, des hommes de tous horizons se serrer les coudes et faire équipe… Notre amie Dyane Raymond nous rappelait récemment Raymond Lévesque dans son Humeur des paysages : « Quand les Hommes vivront d’amour, il n’y aura plus… ». Et l’on pense aussi à Leonard Cohen « There is a crack in everything… » et peut être in « everyone » par laquelle l’amour inconditionnel peut s’infiltrer.
J’ai pensé aussi à notre ami Jacques Beaudet qui, dans les pages du Cantonnier, sort de l’oubli les racines abénakises qui courent sous nos pieds, se mêlent à nos pas.
Il y a long à réfléchir, à méditer si l’on veut bien prendre le temps de casser les frontières, dans l’espace comme dans nos esprits. Le Cinéma du lac nous divertit souvent et nous mène aussi sur les chemins de la découverte, pour notre plus grand plaisir.
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