L’Humeur buissonnière

Vous savez ce qui m’a attirée la première fois que j’ai tenu Le Cantonnier entre mes mains ? Outre la qualité de son contenu, je veux dire ? C’est la qualité de son papier et de sa présentation. Je trouvais l’objet beau. Je suis de celles qui plongent le nez au milieu d’un livre neuf pour en humer toute la substantifique moelle ; je suis de celles qui se laissent — de temps à autre — séduire par l’esthétique d’une étiquette sur une bouteille de vin ; je suis de celles qui sont demeurées abonnées au format papier de leur journal quotidien ; je suis de celles qui feuillettent une revue pour le plaisir de sentir le soyeux du papier glacé sur les doigts.

L’autre jour en attendant mon rendez-vous chez l’optométriste, j’ai saisi par réflexe une revue posée sur une table et j’ai tout à coup retrouvé le plaisir de parcourir une exposition et de rencontrer les artistes par le luxueux intermédiaire d’une revue d’art. Quand je ne suis pas prise par un million d’affaires à faire, j’aime perdre mon temps et mon espace à lire des revues littéraires où je rencontre des penseurs, des intellectuels, des fous raides avec leur langage qui flirte dangereusement parfois avec l’abstraction absconse.

Photo par Dyane Raymond

Ce qui est merveilleux avec les magazines, c’est qu’il y en a pour tous les goûts : politique, actualité, société, construction, économie, voyages, bricolage, décoration, science, etc.; la liste est pratiquement infinie. Ce qu’il y a de merveilleux avec les magazines, c’est qu’on peut juste les prendre entre ses mains et se perdre dans la rêverie des images. Ce qu’il y a de merveilleux avec les magazines, c’est qu’ils traînent ici, là, n’importe où, à la portée de tous et du moment.

Bien sûr, maintenant il y a Google, YouTube et patati et patata, où on trouve du bout des doigts et souvent gratuitement tout et son contraire. Bien sûr, et c’est fort pratique, mais c’est pas pareil ; parlez-en à tous ces gens qui n’ont de contacts que virtuels depuis des mois avec des collègues, des amis, des aimés.

En revenant de chez l’optométriste ce jour-là, j’ai abonné mon amoureux de la terre à deux revues, une de nature et l’autre d’oiseaux du Québec, mais chut, n’allez pas vendre la mèche, c’est son cadeau de fête.

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