Quelque 250 personnes assistaient au Forum sur la santé psychologique en agriculture, le mercredi 27 avril dernier. Organisé par l’Union des producteurs agricoles (UPA), ce forum se déroulait simultanément dans six villes du Québec par vidéoconférence. Le but : s’attaquer à la détresse psychologique et au suicide chez les agriculteurs.
« Les producteurs agricoles mettent le temps qu’il faut pour entretenir leur machinerie et soigner leurs bêtes. Par contre, plusieurs hésitent encore malheureusement à mettre le temps qu’il faut pour se soigner eux-mêmes et entretenir leur santé psychologique », commentait M. James Allen, président du Comité de prévention et vice-président à la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches. « Qu’il s’agisse d’une machine, d’un animal ou d’un être humain, la prévention permet d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Le suicide n’est jamais une option », ajoutait-il.
« Les hommes n’ont pas d’émotions et les agriculteurs encore moins » C’est la phrase-choc qu’a employée M. Philippe Roy, professeur invité à l’école de travail social de l’Université de Montréal, lors de sa présentation pendant la journée. Il a rapidement désamorcé son affirmation en indiquant qu’il s’agissait davantage d’une croyance issue d’une idéologie traditionnelle que de la réalité vécue dans les rangs. Un stéréotype que de plus en plus d’agriculteurs jugent dépassé et bon pour mettre au rencart.
La réalité est que le secteur agricole est, par sa nature et ses particularités, source de stress et d’instabilité : travail avec le vivant, changements climatiques et caprices météorologiques, fluctuations des prix, demandes de plus en plus exigeantes des consommateurs, etc.
À tout cela s’ajoutent des défis relationnels et humains importants. « C’est un cocktail d’agents qui influencent constamment la santé mentale des producteurs, et avec raison. Nous devons absolument nous mobiliser autour de cette question, partager l’expertise existante et en faire une priorité sur le terrain », affirmait de son côté M. Marcel Groleau, président de l’UPA.
Bien qu’observée et constatée un peu partout au Québec et ailleurs dans le monde, la détresse psychologique en agriculture demeure cependant peu documentée. La journée visait ainsi à informer les intervenants présents, à les mobiliser et à créer des partenariats entre le monde agricole et celui du communautaire, de la santé et des services sociaux.
Le forum a aussi été l’occasion de lancer la nouvelle déclinaison de la formation Agir en sentinelle pour la prévention du suicide. Les sentinelles sont en quelque sorte des relais habiletés à repérer des personnes vulnérables au suicide et à faire le lien avec des ressources professionnelles capables de leur venir en aide. L’UPA s’est donné l’objectif de tenir 50 formations sentinelles à travers le Québec d’ici deux ans.[…]
Selon M. James Allen, l’UPA, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) et les organismes communautaires concernés de la région seront appelés à collaborer davantage, entre autres pour rappeler au monde agricole l’existence des ressources existantes, comme la ligne 1 866 APPELLE, disponible en tout temps pour les personnes en détresse et leurs proches.
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