Mieux vaut prévenir que mourir

La 33^e Semaine nationale de prévention du suicide a eu lieu du 5 au 11 février, sous le thème Mieux vaut prévenir que mourir. Cette campagne mettait de l’avant l’importance de la prévention et visait à encourager les gens à oser parler de suicide malgré les craintes et les inconforts, car agir peut faire la différence. Quel que soit le jour de l’année, ces messages sont toujours valables et importants.

 Au Québec, 1055 personnes sont décédées par suicide en 2020, soit trois par jour*. Avec un taux de 12,4 par 100 000 personnes, la mortalité par suicide, chez les femmes et les hommes, continue globalement de diminuer et a atteint son niveau le plus bas depuis 40 ans. Il n’en demeure pas moins que pour chacun de ces décès, 7 à 10 personnes sont endeuillées et de nombreuses autres sont ébranlées. Aborder la problématique du suicide avec nos proches et dans nos milieux peut éviter la perte d’un être cher.

Bien que le taux de suicide des hommes ait considérablement diminué entre 1999 et 2020, passant de 35,3 à 18,8 décès par suicide pour 100 000 personnes, il demeure toujours trois fois plus élevé que celui des femmes. Cependant, les dernières données* relatives aux comportements des jeunes filles et femmes (15 à 34 ans) retiennent l’attention. Elles ont plus d’idées suicidaires qu’avant, ont plus visité, entre 2008 et 2022**, les urgences et ont été plus hospitalisées pour des comportements suicidaires. Selon les spécialistes, un acte suicidaire est généralement précédé d’idées suicidaires : des signaux d’alarme à considérer sérieusement.

La Semaine de prévention du suicide est l’occasion pour les organismes qui offrent des services d’aide aux personnes en détresse psychologique de se manifester. L’organisme Au Cœur des Familles Agricoles (ACFA), qui soutient les agricultrices et agriculteurs et leurs familles afin de surmonter des épreuves importantes, offre gratuitement un service d’accompagnement psychosocial. En Chaudière-Appalaches, Mmes Lysa-Pier Bolduc et Alexandra Lapointe sont les ressources d’intervention expérimentées qui connaissent bien les réalités agricoles. Appelez l’ACFA pour vous ou pour parler d’un proche dont vous vous souciez, au 450 768-6995, c’est gratuit, confidentiel et tellement humain de le faire.

Le CISSS de Chaudière-Appalaches rappelle que des services d’aide sont disponibles partout dans la région afin de soutenir les personnes en détresse, dont les lignes téléphoniques comme le 811 et le 1 866-APPELLE, SMS 535353. Un intervenant social y offre un soutien confidentiel 24 heures par jour, 7 jours sur 7.

Sur le site oseparlerdusuicide.com, on trouve aussi de l’information sur la détresse, comment la déceler et comment y répondre ; des témoignages de personnes qui ont osé parler du suicide dans leur vie ainsi qu’une liste de façons de se mobiliser pour la cause. Consultez également le site https://suicide.ca/ de l’Association québécoise de prévention du suicide.

Nous sommes tous concernés par le problème et nous devons agir en prévention. Le suicide ne doit plus être considéré comme une option pour mettre fin à sa souffrance.

*Les comportements suicidaires au Québec : portrait 2023. Institut national de la santé publique du Québec.

** Enquêtes québécoises sur la santé des populations, Institut de la statistique du Québec.

*** Données du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.