Durant la seconde guerre mondiale Doris Tessier a vu le jour à Val d’Or en Abitibi. Elle y grandit, y étudie, y apprend la sténo et la dactylo et y rencontre un irrésistible belge venu travailler dans les mines. Le tout jeune José Sadoine avait connu la guerre à Tournai en Belgique, puis le travail dans les chemins de fer et ensuite le service militaire obligatoire, avant de partir à l’aventure dans le Québec du milieu des années cinquante.
Se refaire une vie en Amérique,
Avec peu, construire brique par brique.
Être de la lointaine Belgique
Et puis Être d’Ici, ça se fabrique
Avec espoir et amour, c’est magique.
La jeune Doris est conquise et devient Mme Sadoine en 1960. L’avenir semble tout tracé dans cette lointaine région de dure froidure…
Pourtant, contre toute attente, la mine de lithium ferme ses portes. Le jeune couple migre à Stratford où venait de s’ouvrir une mine de cuivre, la Solbec Cuppermine. Ce seront quelques années d’adaptation où le travail ne manquera pas et où deux enfants naîtront. Enfin, les Sadoine se fixeront définitivement à Disraeli où ils auront leur troisième enfant. À cette époque, passionnée d’équitation, vous l’avez peut-être vue à cheval sur la route de Stratford à Disraeli, en route vers les Aramis. Certains se souviendront que sa monture logeait dans le garage du curé Hudon! Toujours active, elle touche à tout : tricot, broderie, couture, même la coiffure au besoin. Une vie déjà riche et bien remplie.
Pourtant, cela ne suffit pas et Doris ne cesse de s’impliquer dans la communauté, là où les besoins se font sentir : elle participe aux conseils de parents, aux comités d’éducation des adultes et au Comité culturel. Sans compter cette charmante implication auprès des Louveteaux, faite de chants, d’histoires de la jungle et d’apprentissage de nœuds de toutes sortes.
Doris aura travaillé toute sa vie : pour la mine, pour l’entreprise de son mari, mais surtout pendant 22 ans pour le cabinet du docteur Langis où elle a appris à aimer ses concitoyens.
Et puis la retraite viendra… l’occasion pour Doris de retendre la main à la communauté. Elle rejoint le Comité d’entraide bénévole de Disraeli où déjà 25 autres bénévoles s’activent. Depuis une dizaine d’années, l’infatigable Doris visite les personnes âgées, anime des rencontres, organise des cafés conférences et écrit des comptes rendus d’activités. Elle organise aussi, avec le comité d’entraide, les deux dîners annuels de l’amitié où plus de 200 convives partagent repas, musique et prix bien mérités. Le cap des 70 ans derrière elle, Mme Doris pétille encore de vitalité, toujours ouverte à autrui, boulimique de bénévolat.
«- Mais Mme Doris, qu’est-ce qui vous anime et porte ainsi votre action?
-En fait, je suis bénévole parce que j’aime communiquer avec les gens, les aider si possible et leur apporter du support., j’aime « être de service » comme on dit. Et puis je ne suis pas une personne ennuyeuse, je m’active, j’aime la vie et je suis sociable »
Mme Doris Sadoine m’est un exemple d’énergie et de vivacité, avec une vie bien remplie à laquelle elle a su greffer engagement et implication sociale. Lorsqu’on la rencontre, son sourire chaleureux nous frappe et derrière il y a, dans l’ombre, tout un tourbillon qui meuble la vie communautaire dans la région. Alors, chapeau Mme Doris d’Abitibi et d’Ici!
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