Par Carol St-Laurent
La vie scolaire est marquée depuis des années par des changements de toutes sortes. Mentionnons les réformes pédagogiques, l’adaptation à des milieux défavorisés avec la mise en place de programmes d’aide spéciaux, la constitution des conseils de parents et, plus tard, des conseils d’établissement, les négociations et les grèves des enseignants, l’affectation du personnel, les plans d’intervention, les sorties éducatives, les budgets et les ressources, etc. À travers tout cela, Sr Henriette gardait comme priorité le bien-être de l’enfant. Son rôle, comme celui de toutes les directions d’école, se situait entre la Commission scolaire, le personnel de ses écoles, les parents et les enfants. Cette situation n’était pas toujours facile.
On m’a dit que deux des grandes valeurs de Sr Henriette étaient l’écoute et le respect. Des traits de personnalité la caractérisaient : elle était accueillante, attentionnée, soutenante, elle faisait confiance et elle ne jugeait pas. Grâce à la stabilité d’un bon noyau des membres du personnel enseignant et de secrétariat, il s’est développé un climat d’entraide et de camaraderie agréable à vivre sous la bienveillance de Sr Henriette, du moins pour l’école Saint-Nom-de-Jésus. C’était une femme qui aimait les plantes, les fleurs, le jardinage et la nature en général. À l’école Saint-Nom-de-Jésus, on retrouvait un peu partout des plantes et des fleurs cultivées par Sr Henriette.
Parallèlement, elle s’était aussi engagée auprès du mouvement scout section Disraeli avec d’autres responsables. Elle était cheftaine du groupe des Éclaireurs (garçons de 12 à 14 ans). C’est une association jeunesse basée sur l’apprentissage des valeurs de solidarité, d’entraide et de respect. Des camps étaient organisés dans la nature. Voici ce que l’un des Éclaireurs de l’époque nous a mentionné sur Sr Henriette :
« Un sens de l’écoute du tonnerre et une empathie réconfortante. Une curiosité déconcertante et ouverte d’esprit, jamais dans le jugement (pour une religieuse !). Elle aimait vraiment les gens. Rigoureuse, avec des principes, mais flexible et d’un commerce très agréable. Toujours disponible. Son seul défaut, elle nous fournissait en cigarettes à l’occasion… Un vieux Chrysler K bleu poudre, qu’elle nous passait parfois. Vraiment une belle personne. Biche gracieuse était son nom de totem à mon souvenir » (Dany G.).
À sa retraite, Henriette, qui vivait à Disraeli depuis plusieurs années, n’est pas restée inactive. Elle continua de s’impliquer. Avec sa bonne amie Éva, elle travaillait au métier au sous-sol de l’église Saint-Charles de Beaulac-Garthby. Elles ont aussi fabriqué des couronnes de Noël qu’elles vendaient au profit des missions. Sr Henriette recueillait aussi des objets de toutes sortes pour la vente de garage estivale à Disraeli, toujours dans le même but. Au niveau pastoral, elle a donné de la formation concernant les Exercices dans la vie courante à des paroissiens. Elle a fait partie du conseil de pastorale de la paroisse Sainte-Luce. Elle fut ministre de la communion et effectua des visites aux malades. Sr Henriette s’engagea aussi auprès des personnes atteintes d’Alzheimer à la Villa Lavoie, et aussi au Centre de jour. Elle fit partie du groupe de bénévoles de l’Action Volontaire de Disraeli. C’est la maladie (le cancer) qui mit fin à tous ses engagements. Elle se rendait à Sherbrooke deux fois par semaine pour y recevoir ses traitements.
Heureusement, elle fut entourée de ses bon(ne)s ami(e)s et collègues de travail jusqu’à la toute fin de sa vie.
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