Mieux. Ça fait moins mal. J’ai des rushs quand je pense qu’il a été « snappé » par un renard…
Je te mets la photo de Luna, prise il y a deux jours ; il s’était installé drôlement. xxx Merci pour l’attention.
Anonyme, Saint-Jacques-le-Majeur
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Aïe ! Notre plus gros arbre vient de tomber. Complètement sectionné à la base. Ouf ! Ça, c’est triste […]. Il n’est pas si gros, mais il a pris 20 ans à pousser.
Paul Grégoire, Bassin, Îles de la Madeleine
Tous deux avaient vingt ans au moment de leur disparition. L’un fut emporté par le vent rendu fou, l’autre fut rattrapé par un renard « plus jeune plus fou », comme chantait Robert Charlebois. Certaines disparitions se font sans bruit dans le silence d’une nuit sylvestre, d’autres s’agitent, brassent et cassent tout sur leur passage.
Et parfois, c’est un respir qui s’éteint dans les bruissements des va-et-vient.
On a tous connu ça, et pourtant rien n’est moins banal. On a tous connu ça et pourtant on se demande encore où ça s’en va.
Dans les deux cas, l’arbre et le chat ont été longuement soignés et aimés.
Chez nous, quand le chat Mustapha est mort de sa très vieille vieillesse, on l’a enterré et planté un noyer près de lui en face de la grange. Tous deux sont toujours là.
Ils ne remplacent pas le pin de mon ami, ni Luna tant aimé. Les disparus ne sont pas remplacés. On vit avec.
Ou certaines, comme la Lavinia du récit de Dominique Fortier, en font de menus bonheurs : « À son réveil, Lavinia descend à la cuisine, met de l’eau à chauffer pour le thé, ouvre la porte, et les chats se pressent pour entrer. Un à un ils viennent déposer à ses pieds leurs offrandes de la nuit : un mulot minuscule, ses pattes figées repliées comme s’il voulait remonter sur lui un drap invisible ; un oisillon tombé du nid dont les yeux globuleux se devinent en transparence à travers ses paupières scellées ; une libellule aux ailes de vitrail ; une longue cocotte de pin. Puis ils se dirigent fièrement, queue en l’air, vers les soucoupes de lait qu’elle dépose sur le sol à leur intention. Elle les gronde doucement d’être aussi habiles chasseurs, un reproche qu’ils entendent comme des félicitations. […]
Après son déjeuner […], elle enveloppe dans un mouchoir propre le mulot, l’oisillon et la demoiselle, va creuser dans le fond du jardin trois trous peu profonds, à peine longs comme le pied, dépose dans chacun une petite dépouille qu’elle recouvre de terre. Puis elle prend trois plants de fraises qu’elle a fait germer à la cuisine à partir des akènes et qui attendent d’être mis en terre, et les plante à côté d’une vingtaine de petits monticules semblables — framboises, mûres, sureau. À l’été, son cimetière sera devenu un jardin de fruits. À l’automne, des confitures pour l’hiver. » Les ombres blanches, Éditions Alto, 2022, p. 99.
Pour Simone
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