La pénurie de main-d’œuvre touche l’ensemble des entreprises québécoises. Et si le vieillissement de la population, et par le fait même le départ de nombreux baby-boomers à la retraite, semble en être la cause principale, la pandémie que nous avons vécue l’a accentuée. En raison de la fermeture de divers commerces et de l’arrêt qui fut alors instauré, plusieurs personnes n’ont eu d’autres choix que de réorienter leur carrière. D’après une étude de la Banque de développement du Canada (BDC), 20 % des travailleurs qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie œuvrent à présent dans d’autres domaines, et ceux-ci ne reviendront pas en arrière.
Les répercussions du manque de main-d’œuvre n’affectent pas que les régions. Les restaurants ferment plus tôt qu’auparavant également dans les grands centres. Lors du Festival d’été de Québec, je m’en suis rapidement rendu compte. Et ce n’est pas que dans les restaurants : il y a même un Couche-Tard qui s’était transformé en Couche-Tôt, faute de personnel.
La rareté de la main-d’œuvre crée des impacts majeurs sur les entreprises. L’étude de la BDC montre que la moitié d’entre elles peinent à trouver des travailleurs, et aussi qu’un quart d’entre elles éprouvent de la difficulté à retenir ceux qui sont déjà au sein de leur compagnie. Et cette concurrence qui existe pour attirer les travailleuses et travailleurs exerce une pression à la hausse sur les salaires, ainsi que sur les coûts des avantages sociaux. La moitié des entrepreneurs qui affrontent des difficultés d’embauches doivent augmenter les salaires et les avantages sociaux, selon la BDC.
Les nouveaux travailleurs ne suffisent pas à remplacer les baby-boomers qui quittent le marché du travail. Et les jeunes amorcent parfois leur carrière plus tardivement. L’immigration peut aider, mais ne comble pas tous les besoins. Les entreprises doivent se résoudre à engager des candidats qui souvent n’ont pas toutes les compétences recherchées, mais qui possèdent un potentiel de développement.
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